Les protestants ont-ils possédé la majeure partie de la Bretagne ?

Cette question semble un peu provocatrice, mais elle reflète pourtant une réalité que les historiens ont, semble-il, rarement osé mettre en évidence. Dans une Bretagne dont on nous affirme sans cesse qu’elle est terre « catholique » par définition d’auteur, cela n’est évidemment pas «politiquement correct » d’avancer une telle possibilité… et pourtant !

Il suffit d’additionner les terres des Rohan (seigneurs de Blain, Pontivy, Josselin, Loudéac, Gouarec, Landerneau et divers en tant que princes de Léon…), des Coligny (Rieux-Laval, seigneurs de Quintin, Vitré, La Roche-Bernard, Tintégnac-Brocéliande…..), des La Trémoille (héritiers des Coligny-Rieux en 1605) qui sont comtes de Laval, Quintin, Montfort, vicomtes de Rennes, barons de Vitré…), des Acigné ( la Roche-Jagu, Tonquedec..) des Gouyon de la Moussaye (La Moussaie en Plenée-Jugon, Quintin, Ploüer, Le Guildo, Le Juch…) des du Quelennec ( barons de Pont-Labbé, de Rostrenen, seigneurs de Carnoët, du Faou,…), des du Liscouet (seigneurs du Bois-de-la-Roche en Coadou près de Guingamp, mais aussi de terres près de Glomel)…, et d’une foule d’autres seigneurs huguenots, et l’on voit l’étendue des possessions des huguenots bretons. Mais ceux-ci respectèrent, en dehors de tout fanatisme, leurs devoirs seigneuriaux quant aux traditions religieuses de leurs sujets restés catholiques (la grande majorité, bien sûr).

Les églises protestantes bretonnes étaient organisées en Bretagne en quatre groupes, les «classes», qui comprenaient :

1. La classe occidentale : Morlaix, Pont- L’Abbé, Pontivy, Josselin et Vannes.

2. La classe septentrionale avec Rennes, Vitré, Léon, Ercé et Dinan, La Gravelle (Terchant).

3. La classe maritime avec La Roche-Bernard, Guérande, Le Croisic, Piriac, Muzillac et Hennebont.

4. La classe méridionale englobait Nantes, Blain, Nort, Chateaubriant, Vieillevigne et Frossay.

Le Centre-Bretagne faisait donc essentiellement partie de la 1ère classe. A une époque, le pasteur de Pontivy eut en charge également l’église de Morlaix. On peut donc penser que le ministre pouvait passer par Carhaix s’il savait pouvoir trouver gîte et couvert chez les huguenots du Centre-Bretagne!

Cependant, ces cultes finistériens ne furent plus possibles après la signature de l’Édit de Nantes et ses clauses secrètes qui interdisaient l’exercice de la religion réformée sur le territoire du diocèse de Cornouaille (dont faisait partie le Poher, qui s’étendait au-delà de Gouarec, fief des Rohan). Arrêtons-nous sur quelques-unes des villes de Bretagne centrale qui ont accueilli des huguenots.

Josselin

Josselin avait une église protestante au 16ème siècle qui était une annexe de celle de Ploërmel. Cette dernière ville avait une fonction administrative et judiciaire importante, et le protestantisme s’y manifesta très tôt, en lien avec les protestants de La Roche-Bernard, dont l’église avait été créée lors du voyage de François de Châtillon-Coligny, sieur d’Andelot, en 1558. C’est d’ailleurs François de Vassault, sieur de Martimont, qui au cours d’un voyage à Paris en 1560, réclama à l’église réformée de la capitale deux pasteurs, l’un pour Ploërmel, l’autre pour la Roche-Bernard où s’installa dès lors le pasteur Louveau.

L’église de Ploërmel fut représentée au synode de Châteaubriant (premier synode régional breton, septembre 1561), et un pasteur lui fut accordé au mois de novembre suivant. Il s’agissait du fondateur de l’église, Gilles Aubéry, installé officiellement par le pasteur évangéliste de la Roche-Bernard, Mathurin Louveau.

Ploërmel accueillit un synode régional breton en octobre 1563 (Vaurigaud reprend l’ancienne chronologie et met 1562). La nomination du pasteur La Favède à Pontivy fut confirmée, alors que celui-ci aurait voulu être nommé à la Roche-Bernard d’où il était originaire, mais cette église avait déjà un pasteur ! Un nouveau synode régional se réunit à Ploërmel en février 1565.

Le pasteur Aubéry resta à son poste jusqu’à la Saint-Barthélemy (24 août 1572) date à laquelle il se mit à l’abri et n’exerça ensuite son ministère à Ploërmel que quelques années, puisqu’en 1580, on note que le pasteur de cette ville est Claude Charretier (qui avait été pasteur à Pont-L’Abbé puis à Châteaubriant).

Le pasteur Charretier eut aussi la charge de l’église de Josselin, fief des Rohan. Emile Clouard écrivait en 1939: «Le prieuré de Saint-Martin y servit de temple, un bâtiment voisin s’appelle encore la huguenoterie». Un synode régional se réunit à Josselin en 1583. La veuve d’Henri de Rohan, Françoise de Tournemine, avait reçu le château de Josselin en douaire et y résidait donc.

L’appartenance de Josselin à un seigneur protestant avait encouragé la venue d’une population huguenote qui tirait sa subsistance de la draperie, très développée dans la région de Josselin-Ploërmel. Un fils du célèbre controversiste Pierre du Moulin, Daniel du Moulin, sieur du Lavoir, fut l’un des gouverneurs militaires de Josselin.

Dans la région, près de Guer (où se trouvent actuellement les écoles militaires de Saint-Cyr-Coëtquidan), le deuxième comte de Maure, Louis, était protestant. Sa mère était une Rohan-Guéméné. Il avait épousé en 1554 Françoise de Pompadour. Le synode de Ploërmel (1563) lui interdit de faire prêcher dans son château le pasteur Etienne Laget, originaire de Caen.

En effet, la discipline des églises protestantes demandait aux nobles de se joindre à une église paroissiale quand il y en avait près de chez eux, plutôt que d’avoir un pasteur à demeure (église privée !). En fait, le comte de Maure décéda l’année suivante.

La pratique d’un pasteur attaché à une personne était admise quand les seigneurs commandant une armée en campagne s’adjoignaient un aumônier militaire de leur confession, ce qui leur permettait de bénéficier d’un exercice de culte régulier. Il est à noter que dans la tradition huguenote, même privé de pasteur, le chef de famille calviniste a autorité pour, quotidiennement, conduire la prière et faire la lecture de la Bible au niveau de sa famille et de sa domesticité.


Rostrenen

La sœur du comte de Maure, Jeanne, avait épousé en 1538 Jean du Quelennec (dont la mère était une du Chastel, parente de Madame de la Moussaye), vicomte du Faou, seigneur du Quelennec, qui en 1526 avait hérité de sa tante Louise du Pont les baronnies de Pont-L’Abbé et de Rostrenen. Il trouva la mort en 1552 au château de Quintin (fief de Renée de Rieux-Laval, protestante de la première heure).

Leur fils Charles hérita et devint à son tour baron du Pont et de Rostrenen. Il avait été éduqué dans la religion réformée. Son épouse, la célèbre et très érudite Catherine de Parthenay, dame de Soubise, était une femme de caractère. Sa grand-mère, Michelle de Saubonne (épouse du sire de Soubise), avait été dame d’atours d’Anne de Bretagne (comme la mère des frères Coligny), et gouvernante de sa fille cadette, Renée de France, duchesse de Ferrare (portrait ci-dessous).

Elle avait suivi sa protégée en Italie et était comme elle passée au protestantisme. Les barons du Pont, également seigneurs de Rostrenen, ont-ils attiré des huguenots dans leurs fiefs centre-bretons?

En l’état des recherches, rien qui permette de l’affirmer. En 1555, le baron du Pont obtint du roi Henri II, pour Rostrenen et ses bourgeois, le privilège de tirer le papegault, 10 ans avant les villes de Lannion et Guingamp! En 1572, Charles du Quelennec, par contrat, afféagea la seigneurie de Carnoët à Guillaume Guinemant, sieur de Pennanech, ce que contesta une des héritières du baron de Rostrenen, qui intenta un procès pour avoir pleine jouissance de ce domaine.

Soubise, puisque le baron de Rostrenen était connu sous ce nom (qui sera ensuite repris par les cadets des Rohan), fut un homme de guerre valeureux.

Prisonnier à la bataille de Jarnac, il réussit à s’évader. Il effectuait le siège de Fontenay-le-Comte en 1570 aux côtés de François de La Noue, quand celui-ci reçut la blessure qui devait lui coûter un bras (d’où son surnom de «La Noue bras de fer»).

Le commandement passa alors à Soubise qui emporta victorieusement la place. Il s’empara de même de la place de Saintes, non sans recevoir deux blessures durant le siège.

Catherine de Parthenay était aussi femme de lettres, elle savait le latin et l’hébreu. Elle devint veuve en août 1572, son mari ayant été une des victimes la Saint-Barthélemy (le seul Breton ayant succombé ce jour-là, car les Rohan et autres Gouyon de la Moussaye avaient pu s’échapper à temps). Elle épousa alors le vicomte de Rohan, et devint la mère d’Henri, 1er duc de Rohan.

Pontivy

A Pontivy, le protestantisme est directement lié au zèle de la famille de Rohan. René 1er de Rohan étant mort en 1552, son épouse Isabeau d’Albret afficha publiquement son protestantisme.

Le fils aîné d’Isabeau d’Albret, le vicomte Henri 1er de Rohan, profita de la grande foire de La Noyale-Pontivy, en juillet 1561, pour faire prêcher l’Evangile cinq jours durant par le pasteur de Nantes, Antoine Bachelard, dit Cabannes, originaire d’Aix-en-Provence et cela en présence de ses frères et de nombreux seigneurs du voisinage.

Le cadet de la douairière de Rohan, Jean, seigneur de Fontenay, allait lui aussi proclamer publiquement son protestantisme sous les yeux de la cour en septembre 1561. C’est en effet en marge du colloque de Poissy, que Catherine de Médicis avait convoqué pour essayer de pacifier le royaume, que le mariage du seigneur de Fontenay avec Diane de Barbançon-Cany fut célébré à Argenteuil par Théodore de Bèze, collaborateur et futur successeur de Calvin à Genève.

Les plus grands théologiens protestants et catholiques de France et de Suisse étaient réunis pour conférer devant le roi et la cour (qui résidaient alors à Saint-Germain) sur la doctrine de la messe et les moyens de se mettre d’accord sur la nature de l’église. Ce mariage réunit donc les principaux seigneurs huguenots de l’époque. Dans sa biographie de Th. de Bèze, P. F. Geisendorf déclare qu’il fut «un des premiers actes ecclésiastiques protestants accomplis au grand jour par un ministre de la foi nouvelle». Cet événement prouve que les protestants bretons, loin d’être en retard, sont ici manifestement en tête dans le développement de la Réforme en France, quoi qu’en disent certains auteurs.

Le commerce des toiles

Toute une région située entre trois fiefs protestants (Quintin, Josselin et Pontivy) tirait une bonne partie de sa subsistance (surtout à partir du milieu du 17ème siècle) de la fabrication des toiles dites «bretagnes», vendues particulièrement sur les marchés de Quintin, Uzel et Loudéac, tandis que dans le Léon (également fief des Rohan), on fabriquait les «crées», et entre Rennes et Vitré, les «noyales», qui étaient en chanvre, alors que les précédentes étaient en lin. Notons que les recherches du pasteur Bastide l’autorisaient à écrire en 1928 : «Ce qui est certain, c’est que l’industrie des toiles dites de «Noyal» qui était entre les mains des huguenots, disparut après la Révocation… Nous avons noté que la principale industrie des protestants bretons était celle des toiles» (BSHPF 1928 p. 250-254).

De fait on trouvait aussi des protestants engagés dans cette entreprise en Centre-Bretagne, avec par exemple à Pontivy les Martin, sieurs de Grande Musse (originaires de Castres, officiers des Rohan), ou à Quintin les marchands Oisel, Le Pescheux ou Tourault, ou encore les Gouyquet, de Plémy et Trédaniel près de Moncontour. Le marquis de Coëtquen, seigneur d’Uzel (haut lieu de la «toile»), était aussi protestant (parent des Acigné-du Chatel).

La Favède, un médecin de la Roche-Bernard, fut installé pasteur à Pontivy en 1562.

Ancien de l’église de la Roche-Bernard, il avait été admis au saint ministère, après avoir montré ses capacités à prêcher devant un auditoire dans lequel se trouvait François de Châtillon-Coligny, sieur d’Andelot. Il fut ensuite consacré à La Roche-Bernard par le pasteur Auberty de Ploërmel et on le retrouve représentant l’église de Pontivy au synode régional de La Roche-Bernard en février 1564 (nouveau style). Le pasteur La Favède dut assurer l’intérim des églises de la Roche-Bernard et d’Hennebont en l’absence des pasteurs titulaires (en déplacement).

La révolte des dîmes

Les gentilshommes protestants de la région de Pontivy-Gouarec (des familles Guillermot Davalan, Briant…) conduits par Philippe du Ponthou de Kersaint, déclarèrent ne plus vouloir payer la dîme au clergé catholique. L’abbaye de Bon-Repos (près de Gouarec et des Forges-des-Salles) eut fort à faire pour récupérer ses rentes tant les esprits s’échauffèrent. Son abbé commanditaire, Guillaume de Coste, était passé au protestantisme en 1562.

En général les seigneurs protestants ménageaient les membres du clergé catholique présents sur leurs terres, d’autant plus s’ils n’habitaient pas effectivement sur les lieux. Ils pouvaient user de leurs droits traditionnels, comme le droit d’enfeu dans l’église paroissiale, ou celui de proposer à l’évêque les nouveaux titulaires d’une cure (voir la littérature à ce sujet concernant l’amiral de Coligny et les paroisses des Ifs ou Tinténiac, sur ses terres de Montmuran en Ille-et-Vilaine).

Henri de Rohan désirait mettre en valeur ses forêts de Loudéac et Quénécan. Il voulait notamment exploiter les gisements de fer qui étaient à fleur de sol, donc d’une extraction facile. En 1566 il fit donc construire un haut-fourneau à Sainte-Brigitte, en pleine forêt, près de Cléguérec. Ce lieu-dit devint un petit hameau où logeaient les ouvriers du vicomte. Un demi-siècle plus tard, le premier duc de Rohan (son neveu, également prénommé Henri) développa considérablement cet embryon de sidérurgie centre-bretonne. En cas de conflit il fallait pouvoir s’approvisionner en munitions, et les Rohan étaient prévoyants. Près de Carhaix, les mines de plomb argentifère de Huelgoat-Poullaouën-Locmaria-Berrien, pouvaient servir aussi de source d’approvisionnement.

Les Rohan étaient fins stratèges. Ils savaient, comme aux échecs, prévoir plusieurs coups d’avance. Furent-ils à l’origine de la venue en Bretagne de Joseph Caignieu, sieur de Rison, fils de Josué de Rison et de Marguerite de Macquary (mariés à Nérac en 1594)? Toujours est-il que Joseph de Rison s’installa dans le Poher, et sa descendance (devenue catholique) posséda entre autres l’étang de Huelgoat qui doit son origine aux besoins des mines de plomb argentifère du lieu (dont l’étude sera faite dans un écrit ultérieur).

Cousins d’Henri IV

A Pontivy, résidait souvent la douairière de Rohan, Isabelle d’Albret (fille d’ Henri d’Albret, roi de Navarre). Elle fut marraine en 1553 d’Henri de Bourbon, futur roi de Navarre, puis de France sous le nom d’Henri IV (il était son petit-neveu). Isabelle obtint du roi de France, son cousin, «la liberté du culte pour elle et sa maison». Son fils cadet, René de Rohan, valeureux capitaine des armées protestantes, fut choisi par la reine Jeanne d’Albret pour être Lieutenant Général du royaume de Navarre durant la minorité du jeune Henri (futur Henri IV de France).

Le vicomte Henri de Rohan (qui résidait surtout à Blain), atteint de la goutte, ne participait pas aux guerres de religions, contrairement à ses plus jeunes frères: Jean, dit «Pontivy», et René, dit «Frontenay» (ou le baron de Frontenay). Le vicomte de Rohan se vit accorder en juin 1569 une sauvegarde (protection) royale pour lui et tous ses biens. Les terres et château de La Gacilly en firent partie, mais le vicomte de Rohan s’en sépara en 1517.

Un synode régional se réunit à Pontivy en mars 1572. On déclara les danses et autres mondanités incompatibles avec la vie selon l’Evangile. Parmi les nominations prononcées à ce synode, on peut noter que Morlaix fut dotée d’un pasteur bretonnant, Rolland, qui devait assister le pasteur Dominique du Gric, (en fait il rejoignit assez rapidement Vannes). Mais la Saint-Barthélemy provoqua la fuite, momentanée, de plusieurs pasteurs bretons.

En 1575, à la mort d’Henri de Rohan, son frère René 1er lui succéda. Il avait épousé Catherine de Parthenay, qui favorisa la diffusion de la Réforme autant qu’elle le put. Elle était veuve de Charles du Quelennec, baron du Pont (Pont-L’Abbé).

Sa fille Anne hérita de ses dons littéraires et versifia toute sa vie.

Le pasteur La Favède fut souvent repris par ses collègues parce qu’il continuait à exercer la médecine alors que cela lui avait été interdit. Le synode de Blain (1578) le mit en demeure de faire un choix définitif, il semble alors avoir opté pour la médecine. Le vicomte René II de Rohan instaura à Pontivy même un marché hebdomadaire le lundi, qui persiste aujourd’hui encore! C’est aussi lui qui fit mettre par écrit «l’uzement des Rohan», qui ne consistait alors qu’en une tradition orale, mais régissait la vie des habitants de la majeure partie de la Bretagne centrale.

Cet «usement» était un code civil, promulgué par le seigneur et auquel tous devaient se soumettre. Qu’il s’agisse des terres des Rohan-Gié (pays de Josselin, Loudéac, Pontivy….) ou des Rohan Guéméné (pays de Corlay, Guéméné, Pont-Scorf…), des particularismes régissaient les successions. Ainsi, le droit d’aînesse n’avait pas cours.

C’était le plus jeune qui était le principal héritier (le «juveigneur»), et les partages, quand il y avait lieu (car un bien ne pouvait être morcelé), se faisaient du plus jeune mâle au plus ancien, puis de la plus jeune fille à la plus âgée. (voir le détail dans l’ouvrage de M. Le Tallec: «Un paysan breton sous Louis XIV», p.52-55). Ce système se comprenait dans la mesure où le plus jeune restait le plus longtemps avec ses parents, tandis que les aînés pouvaient bâtir leur vie plus rapidement.